MAGENDIE François (1783-1855)
François Magendie est né le 6 octobre 1783 à Bordeaux. Il deviendra l’un des pères fondateurs de la physiologie et pharmacologie moderne grâce à ses nombreux travaux menés avec une très grande rigueur scientifique.
Fils d’un chirurgien républicain admirateur de Rousseau, il recevra une formation libérale, mais bien peu d’instruction. Ainsi, ce n’est pas avant l’âge de six ans que le petit François apprend à lire et à écrire. Cependant, en 1791, sa famille monte à Paris où il fréquente l’école élémentaire et progresse très rapidement.
A 16 ans, trop jeune pour être admis à l’École de santé, il entre à l’Hôtel-Dieu où le chirurgien Alexis de Boyer, ami de son père, le prend comme élève et l’initie à l’anatomie et à la dissection.
François Magendie pense que la physiologie a pour but d’expliquer les deux phénomènes essentiels à la vie que sont la nutrition et le mouvement. En 1818 il est nommé au Bureau Central des Hôpitaux de Paris et devient, en 1826, médecin adjoint à la Salpêtrière. En 1821, il créa le premier journal consacré exclusivement à la physiologie (Journal de physiologie expérimentale). Il est reçu membre de l’Académie des sciences en 1821 (Institut de France), et est nommé professeur au Collège de France en 1830.
Un scientifique « complet » :
Dans ses Leçons sur le sang, publiées en 1838, Magendie proclame la nécessité d’utiliser toutes les ressources de la science en plein essor :
« Un médecin qui n’a pas appelé à son aide la chimie, la physique, qui ne s’est pas livré à l’art difficile des expériences sur les animaux, etc. - et beaucoup sont dans ce cas - ce médecin, dis-je, ne voit souvent dans une réunion de malades que des gens plus ou moins souffrants, des moribonds, des convalescents. »
Grands Travaux :
- Toxicologie : Ses premiers grands travaux portent sur la toxicologie. Ainsi, il étudie l’effet de poisons tels que la strychnine. Il mit ainsi au point une méthode scientifique de recherche sur l’action des substances toxiques dans l’organisme. Jusque-là purement empiriques et mystérieux, les effets de nombreux médicaments anciens ou nouveaux sont enfin étudiés de manière rigoureuse. Aussi peut-on dire de Magendie qu’il a créé la pharmacologie moderne.
- Physiologie nerveuse : A partir de 1813, sa contribution à la physiologie nerveuse deviendra sans doute la partie la plus brillante de son œuvre. Après avoir envisagé le mode de formation de l’image rétinienne, le mécanisme du vomissement et la fonction de l’œsophage, il aborde celle de la moelle épinière. Quatre ans plus tard, il entreprend l’étude de la formation et du rôle du liquide céphalo-rachidien.
Autres travaux : Cependant, les travaux de François Magendie ne s’arrêtent pas là, et ses découvertes l’ont porté à poser les bases de la physiologie cellulaire, ou encore de mieux concevoir la notion de carences alimentaires.
François Magendie meurt le 7 octobre 1855 à Sannois dans le Val d’Oise. Il est enterré à Paris au cimetière du Père Lachaise.
Hommages : On a donné son nom à une structure anatomique du cerveau, le trou de Magendie. C’est un orifice situé en arrière du cervelet, seule communication entre les cavités épendymaires et les espaces sous-arachnoïdiens.